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Comprendre la phase d’opposition chez l’enfant
Avant d’aborder la réponse de la méthode Montessori face à la phase d’opposition, il est important de comprendre ce qu’est cette phase et pourquoi elle survient chez l’enfant. La phase d’opposition est une étape normale du développement de l’enfant, généralement située entre 18 mois et 4 ans, où il commence à exprimer son individualité et à revendiquer son autonomie. Les enfants traversent souvent cette période en disant « non » et en manifestant de la résistance face aux demandes de leurs parents ou éducateurs. Dans les faits, voilà comment cela peut se retranscrire :
- Lui demander d’aller se brosser les dents = « Noooon pas tout de suite, je joue là »
- A table, on mange = « Non, j’ai pas faim ! »
- Allez, on y va, vas mettre tes chaussures = « Non je veux pas de chaussures ! »
- Si tu n’enlèves pas ton pied de la table, tu vas sortir de table = Regard effronté ou rires
- Enlève ta tétine de la bouche, tu la prendras pour le dodo = Crises de larmes au sol
Quelles sont les causes de la phase d’opposition ?
La phase d’opposition est liée à plusieurs facteurs de développement chez l’enfant. Tout d’abord, à cet âge, l’enfant acquiert de nouvelles compétences et découvre qu’il est capable d’interagir avec son environnement et d’influencer les situations. De plus, l’enfant commence à développer un sentiment d’appartenance à un groupe social et à comprendre les règles et les attentes qui s’y rattachent. On va aussi retrouver des phases d’opposition lorsque son enfant se retrouve en groupe et qu’il va avoir envie de s’affirmer devant ses petits camarades.
En effet, l’effet de groupe peut souligner les phases d’opposition et les rendre plus difficiles. Nous le verrons ensuite, l’important sera de maintenir une attitude ferme pour accompagner l’enfant dans ses périodes où il teste pour connaître quelles sont les limites qu’on lui offre. Enfin, la phase d’opposition est également un moment où le cerveau de l’enfant se développe rapidement, notamment au niveau des fonctions exécutives, c’est-à-dire la capacité à planifier, organiser et réguler son comportement. Cette évolution cognitive peut engendrer de la frustration chez l’enfant, qui peut alors se traduire par des crises de colère et des phases d’opposition.
Phase d’opposition : quelles sont les réponses données par la méthode Montessori ?
La pédagogie Montessori offre une approche bienveillante et constructive pour accompagner l’enfant à travers la phase d’opposition. Maria Montessori, médecin et éducatrice italienne, a développé sa méthode en observant les enfants et en adaptant l’éducation à leurs besoins et à leur rythme. Voici quelques principes clés de la méthode Montessori qui pourront vous aider lors de la phase d’opposition.
Respecter le rythme de l’enfant et lui offrir un environnement adapté
L’un des fondements de la pédagogie Montessori est de respecter les besoins et les rythmes de l’enfant. Ainsi, face à la phase d’opposition, il est important de ne pas brusquer l’enfant et de lui offrir un environnement adapté à ses besoins.
Par exemple, permettre à l’enfant d’explorer librement son environnement, en veillant à ce qu’il soit sécurisé et adapté à son âge, peut l’aider à développer son autonomie et à exprimer sa personnalité sans être constamment confronté à des limites et des interdictions. L’idée n’est donc pas d’autoriser l’enfant à faire tout ce qu’il veut mais bien à lui permettre d’expérimenter les choses qui sont à sa portée. En mettant en place cela, vous éviterez certainement de la frustration et les phases d’opposition qui en découlent.
Valoriser les compétences et les efforts de l’enfant
Maria Montessori insiste également sur l’importance de valoriser les compétences et les efforts de l’enfant. Ainsi, face à la phase d’opposition, il est essentiel de reconnaître et d’encourager les progrès de l’enfant, même s’ils peuvent vous sembler modestes. Cela peut passer par des compliments, des encouragements ou des manifestations de fierté.
Favoriser l’autonomie et la prise de décision
La méthode Montessori encourage l’autonomie et la prise de décision chez l’enfant. Pour accompagner l’enfant dans la phase d’opposition, il est donc important de lui offrir des choix et de lui permettre de participer aux décisions qui le concernent.
On pourra alors par exemple proposer à l’enfant de choisir entre deux vêtements, deux activités ou deux types de collation. L’idée est d’anticiper les phases d’opposition en laissant le choix à votre enfant de participer ou non à son quotidien et aux mini décisions qui le composent. Plutôt que d’exclure l’enfant des tâches et petites actions du quotidien, impliquez-le en lui proposant de couper tel ou tel légume avec vous pour le repas, ou bien en lavant les fruits pour le dessert ou encore en lui proposant de choisir son doudou pour monter à la sieste.
Les ressources lors des phases d’opposition
En plus des principes de la méthode Montessori, il existe d’autres approches et outils qui peuvent être utiles pour accompagner l’enfant à travers la phase d’opposition.
La discipline positive
La discipline positive, développée par Jane Nelsen, est une approche éducative qui vise à enseigner les compétences socio-émotionnelles et les valeurs aux enfants de manière respectueuse et bienveillante. Elle propose des outils concrets pour résoudre les conflits et gérer les comportements difficiles.
L’éducation bienveillante
L’éducation bienveillante, promue notamment par Isabelle Filliozat, est une approche éducative qui repose sur l’empathie, le respect et la compréhension des besoins de l’enfant. Elle encourage les parents et autres accompagnants ou éducateurs à adopter une attitude de soutien et d’accompagnement face aux difficultés de l’enfant, plutôt que de recourir à la punition, aux sanctions ou à l’autorité.
Vous l’aurez compris, la phase d’opposition est une étape normale et importante du développement de l’enfant, qui peut être accompagnée de manière bienveillante et constructive grâce à la méthode Montessori. En respectant le rythme de l’enfant, en valorisant ses compétences et en encourageant son autonomie, vous pourrez traverser ensemble cette période délicate et en tirer des bénéfices, notamment consolider votre socle familial. L’adoption d’approches complémentaires, telles que la discipline positive et l’éducation bienveillante, pourra également être utile pour renforcer le soutien et l’accompagnement de l’enfant lors de la phase d’opposition. Chaque enfant et chaque parent sont différents, il faut chercher et trouver des méthodes qui s’adaptent à la famille, aux besoins et envies de chacun.